Auguste KOELL ou KÖLL, fils de l’instituteur Georges Koell et de Guillemette Borne,
est né à Lichtenberg (67) près de Saverne le 11 mai 1864. Service militaire
comme sous-officier au 8e régiment allemand des chasseurs à pied. Marié à
Virginie Nilly née à Kruth le 22 décembre 1871 et décédée à Breitenbach le 11
janvier 1940, il est en poste à la maison forestière du Saint-Gilles quand la
guerre éclate.
Comme nombre de fonctionnaires qui étaient à l’époque et par la force des
choses au service de l’empire allemand (garde-forestiers, facteurs,
instituteurs), il est fait prisonnier le 23 août 1914 par l’armée française lors de la courte
avancée de celle-ci jusqu'à Wintzenheim et Logelbach. On lui reproche d’avoir accompagné des
officiers allemands à la chasse.
S’en suit pour l’otage un long périple par
les camps de prisonniers de la citadelle de Besançon, puis, du 25 décembre 1914 au 20 avril 1915, Issoire en
Auvergne. Il fut transféré le 21 avril 1915 au camp de
Saint-Rémy-de-Provence où une pneumonie finira par
l’emporter le 27 septembre 1916 après une vaine tentative d'évasion.
Il avait cinq enfants, dont :
- Charles (Karl), né à Aubure le 22 septembre 1896, garde bois (forestier) au
lieu-dit Saint-Gilles, commune de Wintzenheim. Il sert au sein du 14e Bataillon
des Chasseurs du Mecklembourg. Ce bataillon originaire de Heidelberg avait ses
quartiers à Colmar avant la guerre. Il est gravement blessé à la tête dans les
combats du Hartmannswillerkopf (Vieil Armand) et décède le 9 septembre 1915 à
l’âge de 18 ans.
- Guillemine (Wilhelmine), née à Pfaffenheim le 16 avril 1901. Le 13 novembre
1926 à Gunsbach, elle épouse le garde-forestier Alfred Antoni, né le 6 mars 1897
à Dabo. Elle décède à Breitenbach.
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Auguste KOELL, otage Carte postale militaire du Service français des prisonniers de guerre, (Photothèque SHW 370) |
Besançon, den 13. Dezember 1914 |
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Retranscription et traduction Marie-Claude Isner
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Auguste KOELL, otage Carte postale militaire du Service français des prisonniers de guerre, (Photothèque SHW 380) |
Besançon, den 20. Dezember1914 |
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Retranscription et traduction Marie-Claude Isner
Nom : KÖLL Auguste, sexe masculin
Né le 11 mai 1864 à Lichtenberg
Nationalité : Allemand (Alsacien)
Résidence habituelle : Saint-Gilles
Lieu d'arrestation : idem
Profession : brigadier forestier
Situation militaire : a servi comme sous-officier au 8e Chasseurs
A chassé souvent avec des officiers allemands
Évacué de Besançon sur Issoire le 23 décembre 1914
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Auguste KOELL par la Mairie d’Issoire (Photothèque SHW 381) |
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Issoire 1. April 1915 Meine Lieben, Wie ich Euch schon geschrieben hatte mir erst dann (...) zu senden wenn ich bis 1. Mai nicht daheim sein sollte oder Ihr schon wisst, dass ich nach Hause komme. Paket mit Rucksack ist noch nicht angekommen. Viele Grüsse, A.Koell *** Issoire le 1er avril 1915 Expéditeur : A. Koell Carte recto : N’envoyez plus de vêtements sauf si envoi déjà en route. Hier j’ai visité ce château. Carte verso : Issoire 1. Avril 1915 à son épouse Mes biens chers, Ainsi que je vous l’ai déjà écrit, envoyez-moi seulement (illisible) si je ne suis pas rentré d’ici le 1er mai ou si vous savez déjà que je rentrerai. Le colis avec le sac à dos n’est toujours pas arrivé. Affection. A.Koell |
Retranscription et traduction Marie-Claude Isner
ALBRECHT Michel, 36 ans, garde forestier, La Marcarerie (Saint-Quirin)
ANGLADE Jacques, 45 ans, commis de poste, Schirmeck
BASSOMPIERRE Victor, 51 ans, inspecteur des écoles primaires, Thann
BECK Cletus, 38 ans, facteur, Saint-Louis
BOHLY Michel, 41 ans, facteur, Thann
CHRISTMANN Hubert, 48 ans, chef de gare, Saint-Blaise
DRUNTZER Émile, 47 ans, garde forestier, Kaysersberg
FIEHRER Alphonse, 43 ans, instituteur, Bergholz-Zell
FLIEG Auguste, 50 ans, né à Mulhouse, receveur des postes, Logelbach
FRANTZ Henri, 58 ans, garde forestier, L’Ermitage (Abreschviller)
FRINDEL Joseph, 22 ans, instituteur, Saales
GALLIATH Gustave, 29 ans, professeur aspirant, Colmar
GERBER Xavier, 43 ans, instituteur, Sentheim
GILLMANN Aloyse, 45 ans, chef de gare, Bourg-Bruche
GUGGENHEIM Sylvain, 45 ans, contrôleur des cadastres, Guebwiller
GULLY Eugène, 56 ans, garde forestier, Thann
HEBINGER Joseph, 35 ans, garde forestier, Osenbach
HUEBER Charles, 41 ans, né à Wintzenheim en 1874, garde forestier, Soultzbach
ILTIS Jean, 35 ans, instituteur, Gunsbach
JACQUOT Adolphe, 38 ans, instituteur, Voyer
JUNG Eugène, 41 ans, garde forestier, Bambois
KECH Éphraïm, 39 ans, receveur des postes, Rothau
KESSLER Paul, 28 ans, instituteur, Lutterbach
KINTZ Ferdinand, 42 ans, garde forestier, Soultzbach
KOELL Auguste, 50 ans, né à Lichtenberg en 1864, garde forestier, Saint-Gilles (Wintzenheim)
KUESTER Pierre, 31 ans, commis aux écritures, Thann
LACHMANN Victor, 40 ans, brigadier forestier, Saint-Blaise
Source : Archives Départementales du Puy-de-Dôme
La commission interministérielle (commission de triage) a établi le classement des otages et des évacués alsaciens-Lorrains en trois groupes :
Le groupe n°1, dit des alsaciens-lorrains considérés comme d’attitude incertaine et de sentiments douteux. Ils sont maintenus sous surveillance par les autorités administratives
et jouissent d’une liberté toute relative dans une ville déterminée. Ils sont titulaires de la carte blanche.
Le groupe n°2, dit alsaciens-lorrains reconnus d’origine française et présumés de sentiments francophiles. Ils sont
traités comme les réfugiés provenant des départements français et belges envahis. Ils sont titulaires de la carte tricolore qui leur permet de se
déplacer dans toute la France hormis la zone des armées.
Le groupe « S » (suspects ou très suspects), dit des alsaciens-lorrains ayant tenus des propos hostiles à la France. Ils sont
internés dans les camps de concentration.
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Auguste KOELL, otage Service des prisonniers de guerre |
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St. Remy, den 8. Dezember 1915 |
Retranscription et traduction Marie-Claude Isner
Le 30 août 1916 - Rapport de la Gendarmerie Nationale de Pont-en-Royans (Isère) :
Nous, soussignés LAUCHARD Albert, Antide, brigadier, assisté de DAVID Ferdinand, Louis, gendarme auxiliaire à pied à la résidence de Pont-en-Royans, département de l'Isère, revêtus de notre uniforme et conformément aux ordres de nos chefs, rapportons qu'étant à notre caserne, nous avons reçu du maire d’Auberives-en-Royans le télégramme suivant : « Deux personnes ayant apparence prisonniers évadés munis de bidons demandant renseignements direction Saint-Marcellin à un berger se trouvant actuellement dans les bois entre Auberives et Saint-Just-de-Claix ». Nous nous sommes mis à la recherche de ces individus et à 17 heures, nous les avons découverts couchés dans l’écurie d’une maison inhabitée située au quartier de Moraille territoire de Saint-Just-de-Claix.
Interrogé sur son identité et sa présence en ce lieu, l’un d’eux nous a déclaré : « Je me nomme KOELL Auguste, 52 ans, garde-forestier à Saint-Gilles, commune de Wintzenheim près de Colmar, né à Lichtenberg près de Saverne le 11 mai 1864, fils de Georges et de Guillaumette Borne, marié, 5 enfants. J’ai été fait prisonnier par les troupes françaises le 23 août 1914. Je me suis évadé du Dépôt de prisonniers étrangers de Saint-Rémy le 18 août 1916 avec l’intention de rentrer en Allemagne par la Suisse. » [en fait, pour revenir chez lui en Alsace]. Lecture faite de la déclaration, l'a reconnue sincère et véritable. A signé.
Nous avons conduit cet individu à la chambre de sûreté de notre caserne, où il a été déposé en attendant son transfèrement sur le dépôt de Saint-Rémy, Bouches-du-Rhône, conformément aux instructions de Mr le Préfet de l’Isère en date du 31 août 1916. Fouillé au moment de son arrestation, nous l’avons trouvé porteur de : 1 boussole, 1 carte routière avec guide, une somme de 300 francs et divers effets d’habillement ainsi que des provisions de bouche.
En foi de quoi nous avons rédigé le présent procès verbal en deux expéditions destinées : la 1ère à suivre l'individu arrêté devant M. le Directeur du Dépôt de Saint-Rémy, Bouches-du-Rhône et la 2ème à nos chefs conformément à l'article 298 du décret du 20 mai 1903. Fait et clos à Pont-en- Royans les jour, mois et an que d'autre part. Signé David, Lauchard.
Signalement : taille 1m78, cheveux, sourcils et barbe grisonnants, front découvert, yeux gris, nez rectiligne, bouche moyenne, menton allongé. Vêtu d’un veston vert.
Source : Archives Départementales des Bouches-du-Rhône
Auguste Koell est décédé le 27 septembre 1916 à 8 heures du soir à l'hôpital de Saint-Rémy, route de Tarascon (acte de décès N° 110).
Le 28 septembre 1916 à 10 heures du matin, le directeur du Dépôt de Saint-Rémy adresse un télégramme au Sous-Préfet d'Arles avec copie au Préfet de Marseille : « L'alsacien M. Koell Auguste 52 ans garde forestier destiné dépôt Ajain* est décédé hier soir 8 heures hôpital Saint-Rémy où il avait été placé malade le 13 septembre courant. Funérailles auront lieu demain après-midi. Maladie contractée au cours de son évasion du dépôt du 18 au 30 août dernier ».
Le 28 septembre 1916, le Préfet des Bouches-du-Rhône envoie un télégramme à l'Intérieur, Inspection Générale, Services administratifs : « L’Alsacien N° 1 Koell Auguste 52 ans, garde forestier qui devait être dirigé sur dépôt Ajain* est décédé hier soir 8 heures hôpital Saint-Rémy où il avait été placé malade le 13 septembre courant. Funérailles auront lieu demain après-midi. Maladie contractée au cours de son évasion du dépôt du 18 au 30 août dernier ».
Source : Archives Départementales des Bouches-du-Rhône
* La catégorie des suspects "S" est placée dans de véritables centres d'internement qui sont au nombre de deux : Ajain (Creuse) et Précigné (Sarthe). Après sa tentative d'évasion, Auguste Koell devait être dirigé sur le dépôt d'Ajain.
Le 4 octobre 1916, le directeur du Dépôt des Alsaciens-Lorrains de Saint-Rémy écrit au Sous-Préfet d'Arles :
« J'ai l'honneur de vous adresser ci-joint, en retournant mon rapport du 28
septembre dernier annoté, l'extrait de décès en deux exemplaires du réfugié Koell
Auguste, 52 ans, garde forestier, décédé à l'hôpital de St-Rémy le 27 septembre
susdit ; je joins également à ces deux pièces, et en deux exemplaires aussi, la
copie certifiée du certificat médical constatant le décès du dit Koell.
Au sujet des biens laissés par le défunt en rentrant à l'hôpital : celui-ci
avait laissé en mes mains pour que je la lui conserve, une somme de 300 frs mais
comme il avait emprunté de l'argent à certains de ses compatriotes, sur sa
demande, pour désintéresser ses créanciers, le 17 septembre je lui fis remette
100 frs par le surveillant George.
Lors du décès de Koell, ses amis du dépôt, Flieg et Weill, les deux d'accord
en cela avec les autres alsaciens, décidèrent de ne pas laisser inhumer le
défunt comme indigent, et de lui faire des funérailles de 2ème classe avec un
cercueil spécial, en prenant sur l'argent laissé par Koell en dépôt en mes
mains, dans l'intérêt de la famille, ce à quoi je n'ai pas vu d'inconvénient.
Le compte du numéraire laissé par Koell en mes mains, comme il est dit plus
haut, se décompose de la manière suivante :
- Somme déposée par Koell au dépôt : + 300
- Le 17 septembre remis à Koell sur sa demande : - 100
- Le 28 septembre trouvé dans les poches du défunt à l'hôpital : + 35
Funérailles :
- Payé à Yung à Ajain p. les mandataires de la famille : - 5,15
- Télégramme au pasteur : - 1,55
- Indemnité au pasteur : - 20,30
- Achat d'une couronne : - 11,50
- Cercueil et autres frais : - 75,50
Totaux : + 335 - 214
Reste à la disposition des ayants droit : + 121 frs
En ce qui concerne le linge et les vêtements, et quelques autres menus objets
sans valeur, j'en ai fait l'inventaire, et ces objets sont déposés dans le
magasin du dépôt, également à la disposition des ayants droits. Ci-joint un
double de cet inventaire.
Je prie Monsieur le Sous-Préfet de bien vouloir me faire connaître ce que je
dois faire de la somme en mes mains, et des objets inventoriés. Le plus court, à
mon avis, ce serait, si cela est possible, que l'un des amis du défunt expédiât
le tout à la famille de celui-ci, et me faire donner décharge par la personne
qui se chargerait de cette mission. Sauf peut-être à saisir de la succession M.
le Juge de Paix et faire le dépôt du tout en ses mains ».
Le Directeur, Jean Bagnaud
Inventaire des objets laissés au dépôt par le réfugié N° 1 Koell Auguste décédé à l'hôpital de Saint-Rémy le 27 septembre 1916 :
1 malle chapelière, 6 caleçons, 5 pantalons, 4 vestons et pardessus, 2 gilets de chasse, 5 chemises, 1 cache-nez, 1 foulard, 9 paires de chaussettes, 5 mouchoirs, 1 chapeau en feutre, 1 casquette, 3 faux-cols, 1 bonnet de nuit, 1 caleçon de bain, 1 sac de couchage, 1 carré de toile blanche, 1 boîte de pharmacie, 1 boîte de couture, 33 paquets de potage concentré Maggi, 26 doses de cacao, 1 boîte de cacao en poudre, 5 saucisses sèches, 1 soufflet à punaise [accordéon], 1 boîte de barres de chocolat, 1 sac tyrolien, 1 paire de sandales, 1 bidon en métal, 1 paire de souliers en toile, 1 tablier de toile bleu, 1 oreiller, 1 paire de bandes molletières, 3 brosses à habit et à cirer, 1 couverture, 2 paires de souliers en cuir et en drap, 8 lettres, 10 cartes postales, 1 paquet de cartes postales vierges, 25 talons de mandats, 6 pièces de monnaie allemandes.
À son décès à l'hôpital, Auguste Koell avait en sa possession 35 francs, 1 porte-monnaie vide, 1 carnet de notes, 1 quittance de pharmacien, 1 crayon. Après son évasion, il avait confié au directeur du dépôt la somme de 300 francs dont on lui remettra à l'hôpital le 17 septembre 100 francs pour lui permettre de rembourser des prêts d’argent auprès de certains de ses compatriotes du camp.
Fait à Saint-Rémy le 30 septembre 1916. Le Directeur du dépôt, Jean Bagnaud. Témoins, les surveillants 1° George Frédéric 2° Ferréol Félicien.
Le 21 février 1917, le directeur du Dépôt des Réfugiés de Saint-Rémy écrit au Sous-Préfet d'Arles : « J'ai l'honneur de rappeler que, par mon rapport du 4 octobre 1916, j'indiquais qu'à la suite du décès à l'hôpital de Saint-Rémy, de l'alsacien Koell Auguste, le défunt a laissé au dépôt, à la disposition des ayants droits, une somme de 121 frs et des vêtements inventoriés, et que je priais de bien vouloir me faire connaître ce que je dois faire de la dite somme et des autres objets. N'ayant point eu de réponse jusqu'à ce jour, je prie à nouveau de bien vouloir me renseigner ». Le Directeur, Jean Bagnaud.
Le 6 mars 1917, le Ministre de l'Intérieur répond au Préfet des Bouches-du-Rhône : « J'ai l'honneur de vous retourner la lettre ci-jointe par laquelle M. le Directeur du dépôt de St-Rémy demande des instructions au sujet d'une somme de 121 Fr. et de divers objets appartenant à l'alsacien Koell, décédé à l'hôpital de St-Rémy le 27 septembre dernier. En ce qui concerne la somme de 121 Fr. j'estime qu'il y a lieu d'en effectuer le versement à la Caisse des Dépôts et Consignations. Quant aux objets mobiliers, il pourrait en être fait un ballot qui resterait au dépôt ». Pour le Ministre de l'Intérieur, l'Inspecteur Général chargé du Service des Alsaciens-Lorrains.
Le 10 octobre 1917, le Sous-Préfet d'Arles écrit au Préfet des Bouches-du-Rhône : « J'ai l'honneur de vous faire parvenir à toutes fins utiles le récépissé ci-joint, délivré par M. le Receveur des Finances d'Arles, qui a, conformément aux prescriptions de la dépêche ministérielle du 6 mars 1917, déposé à la Caisse des dépôts et consignations, le numéraire laissé par l'alsacien Koell (soit 121 frs moins 0,25 de timbre) décédé à l'hôpital de St-Rémy le 27 septembre 1916 ».
Le 16 mai 1919, le vaguemestre Paul Neese du dépôt Saint-Paul de Saint-Rémy expédie par chemin de fer la malle et un paquet (36 kilos) d'effets usés à la veuve d'Auguste Koell.
Le 20 septembre 1919, le Directeur du Dépôt de Saint-Rémy écrit au Sous-Préfet d'Arles : « J'ai l'honneur, en retournant la requête jointe de Mme Vve Koell Auguste à Gunsbach près Munster Haute-Alsace, de fournir les indications ci-après au sujet de la somme de 335 francs qu'elle revendique. Comme cela est expliqué par mes rapports des 4 octobre 1916 et 29 septembre 1917, M. Koell Auguste garde forestier, ancien réfugié au dépôt de Saint-Rémy, est décédé à l'hôpital de cette localité le 27 septembre 1916, et la somme réclamée par Mme Vve Koell se décompose de la manière suivante :
En entrant à l'hôpital, M. Koell confia à garder, au dépôt, une somme de + 300 frs
Le 17 septembre 1916, sur sa demande, il fut remis à Koell, à l'hôpital - 100 frs
Le 28 septembre 1916, au décès de Koell, il fut remis par l'hôpital au dépôt + 35 frs
Payé pour dettes et funérailles de 2ème classe par M. Flieg ami et au nom de la famille du défunt :
- Remboursement Yung - 5,15 frs
- Télégramme au pasteur de Mouriès pour office - 1,55 frs
- Indemnité à ce pasteur - 20,30 frs
- Une couronne de la famille - 11,50 frs
- Cercueil et funérailles de 2ème classe - 75,50 frs
Total recettes : + 335 frs
Total dépenses : 214 frs
Reste net : + 121 frs
Il n'a donc été prélevé sur la succession aucune somme pour frais
d'entretien à l'hôpital.
La somme dont il s'agit n'a été grevée que des frais que les amis du défunt,
en la personne de M. Flieg, receveur des postes, ont voulu faire au nom de la
famille pour les funérailles en 2ème classe.
Par conséquent, conformément à la dépêche ministérielle du 6 mars 1917, les
121 frs restant ont été déposés à la Caisse des dépôts et consignations, Recette
des Finances, à Arles le 14 mars 1917, et le récépissé dudit dépôt a été transmis
à Monsieur le Sous-Préfet d'Arles par mon rapport du 29 septembre 1917. Mais
ayant payé 0,25 frs de timbre pour ce dépôt, la somme nette à la Caisse des
dépôts et consignations n'est que de 120 frs 75 centimes.
Il ne reste donc plus qu'à provoquer le retrait de la somme dont il s'agit,
pour que les ayant droit puissent rentrer en possession de cette somme.
C'est par conséquent dans ce sens que je retourne jointe la requête de Mme
Vve Koell, et que je fournis les explications qui précèdent ».
Le Directeur, Jean Bagnaud
Après la guerre, le 5 avril 1928, le Préfet du Puy-de-Dôme écrit au Préfet du Haut-Rhin.
« Comme suite à la lettre de M. le Sous-Préfet de Colmar que vous m'avez
transmise en vue d'obtenir des renseignements sur divers Alsaciens actuellement
en instance pour obtenir une indemnité au titre "d'internés civils" pendant la
guerre de 1914-1918, j'ai l'honneur de vous donner les indications ci-après
contenues dans les archives de ma Préfecture :
KOELL Auguste, né le 11 mai 1864 à Lichtenberg (Bas-Rhin) se
trouvait à Issoire en avril 1915 et y résidait librement, petite rue d'Ambert.
Recevait de sa famille 120 marks par mois. N'a touché ni indemnité ni
allocation. Transféré au camp de St-Rémy-en-Provence (Bouches-du-Rhône) le 21
avril 1915. Pas de remarque défavorable ».
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